Le roman Le Débutant de Sergueï Lebedev, écrivain russe établi en Allemagne, vient de paraître en français aux Éditions Noir sur Blanc. Il est arrivé, hier, dans les librairies en Suisse et en France. Hier également une bonne nouvelle est tombée : ce roman, qui figurait en 2021 dans la short-list du Prix Jan Michalski, a reçu le prix Transfuge du meilleur roman étranger, décerné à Paris.
L’accent russe | Le blog de Nadia Sikorsky
Il y a quelques temps un ami genevois – un Suisse de souche et un grand connaisseur de l’histoire russe – m’avait offert un livre. Un pavé de mille pages, en petits caractères et sans illustrations. Le meilleur cadeau possible, que j’ai préservé pour la période des vacances comme on préserve le dessert pour la fin du repas. Hier, j’en ai tourné la dernière page. Et je suis prête à recommencer.
Il faut partir en vacances. Plus elles sont rares, plus on les apprécie, et plus elles nous permettent de prendre de la distance avec le quotidien, de se vider la tête et la reremplir. Mais même en partant à l’autre bout du monde on ne peut pas complètement échapper à la réalité qui nous rattrape.
En juin 2019 j’ai participé au Forum économique de Saint-Pétersbourg. Je ne vous cache pas que j’ai été flattée d’y être invitée avec mon petit journal, un bateau en papier parmi les navires des holdings et autres transnationaux.
(c) votrepolice.chC’est l’été, on peut se permettre de lire quelque chose pour le plaisir, sans aucune obligation, non ? Voici une suggestion.
Depuis mercredi dernier le public suisse est invité à visionner le film du cinéaste canadien Daniel Roher consacré au plus célèbre opposant russe vivant et décrit comme « un documentaire biographique avec des éléments de thriller ». Le mot « thriller » me gêne car il sous-entend des éléments de fiction, tandis que la force de ce genre de film est dans sa véracité.
Il y a quelques mois encore personne ne croyait que la guerre entre la Russie et l’Ukraine était possible. Bien que les bruits courraient. Mais la guerre a commencé. Puis les bruits courraient qu’elle serait terminée pour le 9 mai, célébré en Russie comme le Jour de Victoire dans la Grande guerre patriotique du 1941-1945. Nous sommes le 9 mai. La guerre continue, et la parade sur la Place Rouge à Moscou aura lieu comme prévu, comme chaque année.
J’ai envie d’ajouter à ce titre « aller simple ». Car l’essai de 850 pages de Jil Silberstein, paru récemment aux Éditions Noir sur Blanc, nous emmène à la triste conclusion qu’il n’y a pas de retour possible de ces voyages.

COMMENTAIRES RÉCENTS